Il arrive qu’un groupe minoritaire refuse de se soumettre à un système qui exerce une violence sur lui. Lorsque ce groupe s’organise clandestinement, il doit faire face au soupçon de trahison. C’est l’amitié qui est alors attaquée.
À qui pardonne-t-on une faiblesse ?
À qui tient-on de grands discours ?
Peut-on exposer les erreurs d’un mouvement de résistance sans le prendre de haut ?
Et quand le réel sombre dans un excès de théâtralité, que faire de la tentation de censurer ?
Laboratoire Poison d’Adeline Rosenstein, 4 volets, dont l’équipe du dernier né Antipoison est invitée à dire, tenter d’expliquer cette complexe recherche documentaire théâtrale. Aux quatre coins du monde, les conséquences de l’ère coloniale et ce qu’elle a suscité en termes de résistance sont passées au crible, au travers d’une documentation historique parfois infidèle. Particulièrement au sujet de celles qui sont les interprètes premières de cet opus final : les figures des résistantes du PAIGC et leur action de lutte dans la libération du Cap-Vert et de la Guinée-Bissau.
Un échange radiophonique avec la metteuse en scène Adeline Rosenstein, accompagnée des interprètes Michael Disanka, Ady Batista, Christiana Tabaro, chacun·e expriment la nécessité de ce spectacle dans ce qu’il témoigne du réel, de leurs propres difficultés en tant qu’individus à pouvoir participer à ce projet du fait de leur nationalité, des enjeux post-coloniaux dont il et elles sont les victimes collatérales.
Antipoison est à découvrir au grand plateau de La Friche, du 11 au 15 octobre.
Une proposition du théâtre La Criée Hors les murs, en coproduction et coréalisation avec le Théâtre du Gymnase.
Animation et montage : Léna Rivière
Réalisation : Djil Hammiche