Une sélection de trois documentaires marquants sur le milieu carcéral, du dedans au dehors.
‘Jolie matonne’, de Karim Aitgacem / Radio Parloir – 45’14
En 2019, Radio parloir mène l’expérience d’un atelier de création radiophonique avec des détenus de la prison de Lantin, en Wallonie, Belgique. Chaque semaine, les participants ont travaillé à l’élaboration de fictions, à la création de personnages et d’intrigues. Å la base du projet, les participants avaient insisté pour que ces fictions nous emmènent loin de la prison. Il faut croire que les murs étaient trop hauts.
‘Jolie matonne’ est une réalisation de Karim Aitgacem a reçu le prix SCAM 2019 en Belgique: « Dans un geste d’une rare assurance, Karim Aït-Gacem tend son micro et met en place un dispositif ingénieux pour permettre aux détenus de déployer leur désir.» Soutenu par le Fonds Gulliver, mixée par Pierre Devallet
Téléphone cellulaire, un documentaire de Colas Zibaut – 15’52
« Aujourd’hui à 85%-90% des détenus ont des portables »
Internet s’est faufilé jusque dans les prisons. Officiellement interdits, les téléphones portables sont pourtant omniprésents en détention. Comme une lucarne sur l’extérieur, ils permettent de garder le lien avec les proches et de tuer le temps. On drague, on regarde des séries, et surtout on utilise Snapchat, le réseau social préféré des détenus. Pendant quatre ans, dont deux au centre pénitentiaire de Fresnes, Lamal El Pistolero a snapé son quotidien derrière les barreaux. Dégaine à la Paul Pogba et dernier iPhone en main, il raconte sa trajectoire d’ancien vendeur de stups devenu phénomène d’Internet depuis sa cellule de 9m2.
Un documentaire de Colas Zibaut. Enregistré en janvier 20 et mixé par Samuel Hirsch pour Arte Radio.
L’Autre peine, un documentaire de Charlotte Rouault – 56’07
Quand on pense à la prison, on voit les barreaux et les cellules, le détenu qui y vit l’enfermement avec son corps. Mais cette institution totale étend bien au-delà de ses murs son pouvoir coercitif qui se diffuse telle une onde, marquant celles et ceux qui se trouvent à proximité. Ainsi, si les familles de détenus vivent dehors, elles n’en sont pas moins touchées elles aussi par la peine, à différents niveaux de leur vie. En les suivant dans leur quotidien, j’ai souhaité mettre des voix, des mots, des sons sur ce que la prison implique, change, dérègle jusque dans l’intimité des gens libres, au sein même de notre société. Prise de son et réalisation : Charlotte Rouault Mixage final de Gérald Wang Une production RTS – Le Labo et Faidos sonore
Illustration trouvée sur le site https://lenvolee.net/
‘L’Envolée est un journal qui parait quatre fois par an. Il publie les lettres de prisonniers que nous recevons, des compte rendus de procès auxquels nous assistons, et des analyses sur la société et ses lois.’
Réalisation : Chloé Despax