En Egypte, le tarab était la forme dominante de musique jusqu’à ce qu’elle commence à céder sa place dans la années 1970 au shaabi (littéralement “populaire”). Le terme décrit à la fois le genre musical et son principal public: la classe ouvrière d’Égypte. Le shaabi est une musique égyptienne faite spécifiquement pour les égyptiens dans un contexte où l’économie politique du président Sadate était tournée vers l’Occident. Adaweya, un des premiers chanteurs du genre, a su introduire un son spécifique à l’Egypte, en intégrant la culture et le dialecte Cairote à ses paroles. Le fait que le shaabi puis le mahragan soient devenus des espaces d’expression de la déception face à la difficulté de la vie n’est pas anodin et c’est ce qu’on explore dans cet épisode. Par ses racines plantées dans les classes sociales basses, le shaabi est devenu la forme privilégiée d’expression de l’expérience de la trahison et le vécu classes sociales en difficulté dans l’économie actuelle.
Références:
- AMAR Foundation – The mawwāl: https://www.amar-foundation.org/013-the-mawwal/
- Ahmed Abdelazim. 2021. Men Don’t Cry Over Women’ Expressions of Love and Grief in Egyptian Popular Music. Anthropology of the Middle East, Vol. 16, No. 2.
- Alexandra Prow. 2015. Tarab to Tahrir: A Musicological Telling of Egypt’s Journey from Postcoloniality to Popular Rebellion. Senior Capstone Projects. Paper 388
Tracklist:
- Hassan El Assmar – Ketab Hayaty
- Mohamed Taha – Mawwal
- Ahmad Adaweya – Mawaweel Shaabeya
- Abdel Basset Hamouda – El Donia Garalha Eh
- Mahmoud El Leithy – Am El Magal
- Ahmad Shiba – Al Dunya Mashayeh Bedharha
- Bosy – Ah Ya Donia
- Ali Samara w Ahmed Ezzat – Ayem Fe Bahr El Ghadr
- Ramadan El Brens – Ergaaly