« Le mot “désir” signifie “sans étoile”, induisant un manque et la nécessité de s’orienter d’une nouvelle manière. Avant d‘aller vers une nouvelle direction – n’importe où -, il faut ralentir, ouvrir les yeux et essayer de regarder loin, essayer de regarder vers des horizons communs »
Cette citation inaugurale est l’oeuvre de l’artiste plasticienne milanaise, Ilaria Turba, invitée de ce grand entretien.
Ilaria Turba fait parti de la bande d’artistes du Zef, cette scène nationale née de la fusion du Théâtre du Merlan et de la Gare Franche en 2019.
Ilaria a la chance d’avoir trois ans pour travailler. Trois ans pour partager ses pratiques. Trois ans pour développer son projet artistique, le Désir de regarder loin. Trois ans pour laisse des traces dans le territoire qu’elle explore.
Au fil de ses résidences, Ilaria Turba collecte les désirs de ceux qu’elle rencontre comme on collectionne des objets. Son travail consiste ensuite à les transformer en formes artistiques qui rendent sensibles, visibles les désirs immatériels. Ils deviendront ainsi des photographies, des dessins, des objets, des textes et seront diffusés lors de différentes restitutions.
Ilaria Turba relie le désir à la recherche d’horizons nouveaux. Sa collecte de désirs dessine un trait d’union entre le Théâtre du Merlan et la Gare Franche, révélant l’identité nouvelle du Zef. Elle aborde des questions d’identité, d’imaginaire collectif et d’histoires des lieux, à partir d’actions simples, concrètes et accessibles à tous, comme des ateliers de fabrication d’un pain rituel ou la confection de portes-bonheurs.
Le désir de regarder loin est un laboratoire nomade avec différents groupes d’habitants : un club de boxe, des jardiniers, des scientifiques, des pom pom girls, un groupe de femmes et des collectifs de jeunes.
Voici un grand entretien avec Ilaria Turba, enregistré dans sa cabane, mitoyenne de la maison de la Gare Franche. Un entretien où elle retrace le chemin qui l’a mené jusqu’au Zef, son regard sur ce territoire et les évolutions de son projet, qui devrait être exposé en juin prochain au MuCEM, suite à La Traversée des désirs, une balade de 12km reliant le Merlan à la Gare Franche, soit le Zef côté cour et côté jardin. Une balade émaillée de tous les désirs collectés.