Dissection coloniale. Sur les traces d’un instituteur malgache interné en 1928
Madagascar, 1928. Dans le seul asile d’aliénés du pays, un instituteur malgache se retrouve interné après avoir créé le scandale dans l’école primaire où il enseigne. Un matin de juin, une crise d’autoritarisme le conduit à demander aux élèves et aux autres instituteurs de reconnaître
sa supériorité en s’agenouillant à ses pieds. Une fois interné, il rédige quotidiennement des « dissertations » dans l’espoir de témoigner de sa bonne foi et de l’étendue de son savoir.
Dans ses écrits, le corps humain, son sujet de prédilection est littéralement disséqué par la description minutieuse de son fonctionnement. Une dissection qui est aussi celle des lignes de tension de la société malgache en ce début de XX ème siècle. Un organe retient particulièrement
son attention : le cœur. L’arythmie de sa prose se fait alors l’analogie des rythmes d’une situation coloniale devenue insoutenable.
En 1928, un instituteur malgache est interné en psychiatrie. Les raisons ? La fragmentation d’une parole qui se réclame du savoir et de l’autorité des Français.
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Auteur.trice.s Raphaël Gallien, Gina Aïtmehdi
Réalisation, prise de son et montage: Chloé Despax
Comédiens :
Dans le rôle de Jean R. : Mohamed Ali Ivesse
Dans le rôle de l’institution : Jean-Claude Dumas
Création musicale : Vincent Roussel
Musique originale : Vincent Roussel – batterie
Camille Evrard – flûte traversière et objets sonores
Entretien réalisé par Gina Aïtmehdi
Mixage : Jean-Baptiste Imbert
Illustration: Delphine Prouhet
Production: Radio Grenouille/Studio Euphonia
Juin 2025
Financé par le Conseil européen de la recherche (ERC StG MaDAf)